à propos
Peace, love, unity and having fun !Le message du pionnier Afrika Bambaataa, fondateur du mouvement pacifiste new yorkais Zulu Nation, colonise le bronx des années 1970, à contre courant de la violence des gangs. Une nouvelle culture est née. Son manifeste artistique et son mode d’expression : le Hip-Hop.
Quarante cinq ans plus tard, le rap sa dimension musicale a pris la planète d’assaut en devenant la musique la plus écoutée au monde.
C’est vers l’Afrique, l’Europe, en Moyen-Orient et l’Asie qu’il faut à présent tendre l’oreille pour retrouver l’âme originelle du mouvement.
« Transformer ses énergies négatives en énergies positives, réveiller les consciences. » Les ambassadeurs du Hip-Hop mondial ont repris à leur compte les idéaux originels du mouvement : oeuvrer pour une société solidaire, équitable, et non-violente où les sans-grades sortiraient des ghettos pour inventer un monde nouveau, plus ouvert, où leurs voix pourraient se faire entendre.
Vina Hiridjee et David Boisseaux-Chical ont tourné pendant dix ans, sur cinq continents et dans quinze langues, avant de réunir pour « We Speak Hip Hop » les voix de vingt-huit artistes engagés. Leur projet « We Speak Hip Hop » fait résonner par-delà les frontières les différences comme les valeurs communes de ces maîtres du beat et poètes virtuoses.
Pour clôturer leur tournée planétaire, les réalisateurs de « We Speak Hip Hop » se sont associés avec La Place, centre culturel Hip-Hop parisien unique. Au coeur de la capitale française, ils ont rencontré des acteurs emblématiques de la scène européenne et US. Artistes de la nouvelle génération, MC’s et DJ’s historiques ont confié à Vina Hiridjee et David Boisseaux-Chical leur rapport à la mémoire du mouvement, leurs doutes et leurs espoirs pour l’avenir d’une culture bien vivante.
WE SPEAK HIP HOP !Casa Crew
2006MarocCertains journalistes portent la plume dans la plaie, les lyricistes de Casa Crew frappent là où ça fait mal. Formé en 2003, le crew compte parmi les pionniers du Hip‑hop « vert et rouge », aux couleurs du drapeau chérifien. Avec leur rap en darija (arabe dialectal), Masta Flow, Chaht Man, Jocker et Caprice s’adressent en priorité au Maroc de la rue. Sur des beats incisifs, ils parlent de misère, de chômage et des maux indicibles du royaume.
Dynamic Duo
2006Corée du sudQuand Choiza et Gaeko découvrent le rap, au début des années 1990, la culture Hip‑hop filtre à peine à Séoul, où commence le règne de la toute puissante K-pop. Une dizaine d’années plus tard, en 2004, le duo sud-coréen bat le record des ventes d’un genre encore classé underground, avec leur premier album Taxi Driver. Dès 2006, sous l’oeil suspicieux de la censure d’État, Choiza et Gaeko endossent le rôle de passeurs, en créant leur propre label Amoeba Culture.
Don Bigg / Fez City Clan / Hel Lmkan / Fnaïre
2006MarocAux quatre coins du royaume chérifien, le Hip‑hop a fait sa place. Les rappeurs lèvent le voile sur l’envers du décor. Suivez dans les ruelles les fils révoltés du Maroc éternel. S’il vous faut un guide, pourquoi pas Taoufik Hazeb alias Don Bigg, star parmi les stars au firmament de la scène Hip‑hop marocaine ? Issu de la classe moyenne, ce Casaoui de naissance ose attaquer à coups de punchlines l’intouchable police et la corruption dans son pays.
Afra
2005japonFujioka Akira, le gamin d’Osaka, a forgé son nom en hommage à la culture noire. C’est aux États-Unis qu’il part chercher l’inspiration Hip‑hop qui nourrira son art. Après un bref séjour à New York, de retour au Japon, il se forme en autodidacte. Il devient alors Afra, le beatboxer le plus renommé de l’archipel, premier de tous à sortir un album. Aussi loin que la planète Japon, de la scène aux mangas en passant par la pub, Afra impose ses beats venus d’Amérique du Nord et d’Afrique. Il érige le beatboxing en véritable mouvement musical.
Label KlapYaHandz
2008CambodgeAnnées 1980, Seine-Saint-Denis. L’histoire est celle deux gosses réfugiés, fuyant avec leurs parents le Cambodge tombé aux mains de Pol Pot. Pouklaing et son frère Sok grandissent entre les barres de la cité des 3000, à Aulnay-sous-Bois. La culture Hip‑hop en germe dans le 93, prend racine en eux. Pour les deux transfuges, le retour au pays natal est un choc. La musique reconstruit alors le lien rompu. Avec des rappeurs aussi passionnés qu’eux, ils créent KlapYaHandz, un collectif attaché à la culture ancestrale cambodgienne autant qu’au Hip‑hop américain.
Dam
2006IsraëlDa Arabian MC’s, ou DAM, est l'un des premiers groupes de rap palestinien, formé à la fin des années 1990. En arabe comme en hébreu, le nom du crew signifie « sang ». Mahmoud Jrere, Tamer et Suhell Nafar chantent dans les deux langues et en anglais, le sang versé de leurs frères. Ils trouvent leur inspiration dans la littérature, la poésie et la musique traditionnelle arabe autant que dans le rap américain. Leurs lyrics ouvrent une brèche sur un monde à part. Le collectif évoque son vécu du conflit historique, mais parle aussi de féminisme ou du fléau de la drogue dans sa ville de Lod, non loin de Tel Aviv.
Deeg J Force 3
2006guinée conakryÀ Conakry, le freestyle comme l’espoir fleurit entre les murs aveugles de la scène underground guinéenne. Degg, en woloff, signifie « vérité ». Moussa et Ablaye Mbaye, à l’origine de Degg J Force 3, résument avec ce mot leur lutte contre la misère quotidienne d’une jeunesse laissée pour compte. Devenu référence de la musique urbaine dans leur pays, le duo a depuis créé le label Meurs libre Prod’, se produit en Europe, au Canada comme en Afrique de l’ouest et revendique un engagement humanitaire.
Awadi
2007SenegalSuivez jusqu’à la scène celui par qui le Hip‑hop arrive au Sénégal. Sur un titre de Tiken Jah Fakoly, scandez avec la foule les lyrics du rap africaniste au son de la kora : « Quitte le pouvoir ! » Didier Awadi est le co-fondateur de Positive Black Soul, collectif précurseur qui popularisa, dès les années 1990, le rap en Afrique de l’ouest. Partisan d’une Afrique apaisée, Awadi prêche l’espoir et l’unité. Joignant le geste à la parole, le rappeur sénégalais a pour habitude d’ouvrir son micro à de grands artistes du continent et au-delà.
D-Coy
2009PhilippinesNikusheen On alias D-coy reprend à son compte les valeurs du Hip‑hop originel : refusez de verser le sang, transformez les énergies négatives en énergies positives. Faites du rap, pas la guerre ! Une morale qui prend tout sons sens, transposée du Bronx aux quartiers de Manille, où sévit la violence des gangs. Le rap underground et identitaire de D-Coy et ses Madd Poets, puise dans la culture ancestrale et s’exprime en dialecte philippin, le Tagalog.
Nigel Ha'Admor
2006IsraëlSa biographie officielle situe la naissance de Yehoshua Sofer en Jamaïque, d’où il tirerait ses influences ragga. Son installation en Israël succèderait à un séjour à Los Angeles, où il aurait pris goût à la culture Hip‑hop et suivi des entraînements avec Chuck Norris. « Humus Makes you Stupid » (le houmous rend stupide) sera-t-elle la punchline que retiendra l’histoire ? C’est en tous cas le titre phare qui consacra en 1993 le succès de Sofer alias Nigel Ha’Admor en Israël. Le rappeur a depuis abandonné son nom de scène pour devenir l’unique professeur d’un art guerrier hébreu plurimillénaire qu’il a lui même popularisé - d’aucuns diraient inventé.
Faris
2013PakistanFaris Shafi, fils et frère de star du petit écran, se fait connaître à 24 ans avec un clip loufoque, dans lequel il incarne un lambda pakistanais à la fois misérable et stupide. Si les images sont clownesques, les lyrics sont sans équivoque. Le natif de Lahore attaque la corruption sous le vernis religieux, la violence sociale et le terrorisme qui gangrènent son pays. Bilingue, nourri au rap américain depuis l’enfance, Faris a choisi l’urdu plutôt que l’anglais, pour toucher un plus large public chez lui. Et malgré la censure régulière, qui lui interdit Youtube, il ne lâche plus le micro.
Masta G
2006guinée conakryRappeur depuis la fin des années 1990, Bakary Blaise Beavogui alias Masta G assume une parole 100% politique. Chaque titre est une tribune. À contresens d’un Hip‑hop commercial, le guinéen revendique un gangstarap défenseur des droits de l’homme. Dès son premier album, Elections Bata ly (« Les élections approchent »), en 2003, Masta G dénonce le vide démocratique dans son pays dirigé par l’inamovible Lansana Conté. Ses paroles sans filtre lui valent un séjour en prison pour « incitation à la violence et atteinte à la sûreté de l’État ».
Faso Kombat
2006burkina fasoMalk’hom l’ivoirien et David le burkinabé se sont rencontré en 2000 à Ouagadougou. Leur style Afro Hip‑hop, un rap mâtiné de rythmes et d’instruments traditionnels africains, a bientôt conquis le pays. Et le duo Faso Kombat s’impose en langue mòoré ou en français sur la scène Hip‑hop du Burkina. Fils spirituels revendiqués de Thomas Sankara, leader indépendantiste et tiers-mondiste assassiné, Malk’hom et David disent les maux d’une jeunesse dont on a volé l’avenir.
Saykoji
2009IndonésieLa star du rap indonésien vous reçoit juste avant son passage en plateau. Les médias l’adorent ! Le Hip‑hop est son mode de vie, mais dans ses titres pas de grosses voitures et tout ce qui brille. Ses valeurs : le bonheur et la famille.
Muki
2006IsraëlÀ la fin des années 1990, le mouvement né dans le Bronx vingt ans plus tôt est encore peu connu au Moyen Orient. Pionniers du rap en hébreu, Shabak Shamech ouvre la jeune génération israélienne au Hip‑hop. Leur rap satirique assume la fusion avec le rock et le heavy metal. Un style qui ne renie pas sa filiation avec celui des Beastie Boys, première référence de Shabak Samech, et plus tard celui de Rage Against The Machine.
Shazet
2011MalaisieNe vous fiez pas à ses allures d’étudiant réservé. Ce virtuose du beatboxing, graffeur à ses heures, est une véritable bête de concours. Shazet entame sa carrière à quinze ans, inspiré par les beats du japonais Afra, repérés dans un manga culte. Deux ans plus tard, en 2008, il est propulsé meilleur de sa discipline aux championnats de Melbourne puis sacré champion de Malaisie en 2010. Cette renommée précoce lui vaut le respect de ses pairs d’Indonésie en Europe en passant par l’Océanie.
Epik High
2009Corée du sudTablo, Mithra Jin, and DJ Tukutz, les rappeurs d’Epic High commencent très bas. Au début des années 2000, le public sud-coréen snobe le hip-hop et ses lyrics engagés, lui préférant la très populaire K-pop. Il leur faut attendre 2005 pour connaître enfin le goût du succès après des efforts obstinés. Mais si leurs titres les moins polémiques deviennent des hits, ceux traitant de sujets plus graves sont censurés. Epik High se maintient pourtant au sommet des charts. Leur ascension semble sans limite.
Racine J
2006djiboutiDégaine d’ado, short XXL à mi-cuisse, polo siglé, chaîne en or, et caquette vissée sur ses dreadlocks. Racine J promène son look comme une anomalie dans les rues pas même carrossables de Djibouti, ville garnison aux confins de l’Afrique orientale. Son rap est fait maison sur d’antiques platines. Ses clips tournés au caméscope. Mais ses concerts font balancer les têtes. Au micro, Racine J persévère. Ambassadeur d’une musique contestataire, il se rêve en rôle modèle pour des gamins grandis à l’ombre d’un régime déguisé en démocratie.
Daara J
2007SenegalDepuis leur rencontre au lycée, au début des années 1990, les sénégalais NDongo D et Faada Freddy ont écrit ensemble l’une des plus belles success stories du rap africain. Leur duo "Daara J" ramène avec force le Hip‑hop à ses racines, qu’ils croient fermement arrimées à leur continent. Fiers héritiers d’Afrika Bambaataa, les deux artistes revendiquent un rap hybride. Trouvant sa source dans la tradition des griots africains, irriguée par des influences multiples (soul, rock, reggae… et bien sûr le Hip‑hop originel du Bronx ), leur musique a conquis le public au Sénégal et séduit bien au-delà de la scène africaine. Le message, enfin, de NDongo D et Faada Freddy n’a pas changé depuis vingt ans. Paix, fraternité et solidarité sont les valeurs fondatrices de leur art. Une philosophie de vie concrétisée par un engagement durable au service de causes humanitaires.
PrissK
2006Côte d'IvoireDès 1997, PrissK impose son Hip‑hop féministe dans un milieu résolument masculin. Elle est repérée sur scène aux côtés de son frère, avec qui elle a fondé le groupe 6-stem d’alarme. La société ivoirienne donne encore peu la parole aux femmes, quand PrissK s’empare du micro pour dénoncer l’excision, les mariages forcés et les violences faites aux femmes. La rappeuse lance très vite sa carrière solo, soutenue par celui qu’elle appelle encore son mentor : Alpha Blondy. « La petite collégienne » s’élève alors au rang de « reine du rap » en Côte d’Ivoire.
Thaitanium /
Eazy / South Side
2012ThaïlandeEnfants prodigues de la diaspora Thaïlandaise aux US, Khanngoen "Khan" Nuanual, P. Cess - Prinya "Way" Intachai, Sunny Day - Nay Mayo "Day" Thot comptent parmi les premiers importateurs du Hip‑hop dans leur pays d’origine. Les deux albums succédant à la formation du groupe, en 2000, sont enregistrés à New York. Mais c’est bien à Bangkok, qu’ils rencontrent un succès populaire immédiat, comme les trois albums suivants.
Ali Gul Pir
2013PakistanBraqueur de micro, Ali Gul Pir ridiculise les puissants. Écoutez le flow caustique de ce fils de prisonnier politique, qui a fait de la liberté d’expression au Pakistan le combat de sa vie. L’esthétique contestataire du Hip‑hop alliée à la satire et des lyrics en urdu, voici la recette du succès signée Pir. Dans son premier clip, diffusé sur Youtube en 2012, ce comédien de formation campe un oligarque véreux. La vidéo est vue plus d’un million de fois en moins d’un mois. Une première au Pakistan.
JeanJass
& Caballero
2017BelgiqueCes garnements de BXL - comprenez Bruxelles - se sont propulsés au sommet du rap belge en un temps record. JJ, le natif de Charleroi d’origine marocaine, et Caba l’espagnol, revendiquent l’éclectisme de leur style et de leurs sources d’inspiration. Derrière l’egotrip burlesque et irrévérencieux de ces guys next door se devine une solide culture Hip‑hop et une collection d’alliés comptant parmi la crème des producteurs de leur génération. Leur duo est une machine à hits, qui fait sauter sur place les fans façon pogo.
Passi
2017FranceConsidéré comme l’un des pionniers du rap hexagonal, Passi a commencé sa carrière à la fin des années 1980, dans les cages d’escalier d’une banlieue parisienne. Ses titres, avec le collectif Ministère A.M.E.R et en solo, sont depuis devenus des classiques. Mais à l’époque du sulfureux « Brigitte femme de flic », le Hip‑hop en France accédait à peine au statut de genre musical. Le Franco-Congolais né à Brazzaville, élevé à Sarcelles, fait partie de cette génération ayant réussi ce double exploit : adapter une culture musicale déjà transfuge venue tout droit des US ; imposer sur scène et à la radio la chronique sans concession d’une France urbaine, populaire et marginalisée.
End of the game
2018FranceSacré champion de France de beatboxing en 2017, le crew est composé d’artistes qui excellent aussi en solo. Colaps, K.I.M., Polo Mr Groove, Scouilla et Fayabraz sont des athlètes de haut niveau, les ambassadeurs passionnés d’une discipline qu’ils estiment encore trop délaissée par le grand public. Transcendant la musique, leur unique instrument – la voix, le souffle – recèle des possibilités infinies. Ouvrez vos oreilles, leur art puise aux origines, celles du rap sans thunes et sans platines. Leurs références sont aussi éclectiques que leurs beats sont riches : Biz Marquie, Rhazel et… Coluche !
Cut Killer
2017FranceÀ la fin des années 1980, un certain Dee Nasty importe via les ondes de Radio Nova un nouveau genre musical en France. Le Hip‑hop est alors affaire d’initiés. Pour rapper, scratcher, et danser en live, c’est au Globo que les aficionados se retrouvent. La première génération des artistes français y font leurs armes. C’est dans cette cave sur les boulevards que Cut Killer découvre sa vocation, un soir où DJ Cash Money est aux platines. Très vite, il devient une référence du deejaying en France mais aussi outre Atlantique. Dans le milieu, ses mix-tapes s’arrachent. Ses CD lui valent disques d’or et de platine. Cut Killer collabore avec les meilleurs rappeurs de sa génération, compose pour le cinéma, devient à son tour animateur radio, télé, produit et propulse de nouveaux talents… Sans jamais déroger à l’éthique du pionnier : le Hip‑hop est un langage universel, corrompu quand il devient trop commercial.
Wu-Tang Clan
2017Etats-UnisDisciple historique et DJ attitré du Wu-Tang Clan, Mathematics affiche comme la majorité des membres du mythique crew de la côte est des États-Unis une carrière prolifique en solo comme en collectif. Le DJ new-yorkais intègre le mouvement dès les années 1980, dans le sillage immédiat des fondateurs du hip-hop. À l’époque, la pratique des artistes issus du Queens, de Harlem et du Bronx est imprégnée d’une dimension spirituelle et politique. Héritiers de la Zulu Nation d’Afrika Bambaataa, il revendiquent surtout une fraternité avec les mouvements religieux défenseurs des droits des Noirs-Américains comme la Nation of Islam et la plus ésotérique Five Percent Nation. Les rappeurs de la east coast développent alors et partagent une philosophie et son métalangage dont « Mathematics » tire son nom d’artiste. En 2017, il produit le septième album du Wu-tang, The Saga Continues.
Joe Flizzow
2011MalaisieJoe Flizzow est un business man. Pionnier du Hip‑hop en Malaisie à la fin des années 1990, le MC a bâti sur les solides bases sa renommée un petit empire commercial baptisé… Kartel. Joe est à la fois producteur de musique et de show télé, propriétaire de label, recruteurs de talents, créateur d’une ligne de produits dérivés… Tout en restant rappeur et produisant ses propres hits. « Je ne suis pas attiré par la vie de gangsta, mais j’aime la mentalité du gangsta ! » C.Q.F.D.
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